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La patte et la plume

22 août 2009

Une mouche qui dérange

D_tenteAu milieu du XIXe siècle, Charles Ernest Clerget réalisa une estampe imitant des motifs de grottesques antiques. Mais, il y introduisit deux éléments perturbateurs qui transforment le motif décoratif en une planche narrative : deux insectes viennent en effet casser la symétrie et l'harmonie de la composition et animer les protagonistes de manières différentes et symboliques.

A vous de les trouver (cliquez sur l'image pour l'agrandir). 

Mouche_grottesque

Lunettes_2Si vous donnez votre langue au chat, voici la réponse dans l'article "La grottesque et la mouche" de Marie-Hélène Calivignac. Revue de l'art, 1992, Volume 95, N°1. En ligne sur Persée.

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21 août 2009

La mouche

Droite_violet..."dans" ou "sur" le tableau

Plusieurs études (citées ci-dessous) ont porté sur les représentations des mouches dans l'art. L'animal n'est pas d'un aspect esthétique suffisant pour être représenté par lui même (comme le papillon par exemple), ni ne nécessite un support intéressant (comme la puce, prétexte à représenter un corps, souvent de femme, nu). Pourquoi alors représenter une mouche ?
Dans un premier temps, la mouche fut représentée simplement posée sur le tableau, comme un trompe l'œil, preuve de la virtuosité du peintre pour représenter le réel. Une célèbre anecdote de Vasari relate que Giotto avait un jour peint une mouche sur le nez d'un personnage réalisé par son maître Cimabue, et que celui-ci en la voyant a fait de grands gestes pour la chasser.
Cette astuce nous rappelle que l'espace pictural est un espace virtuel et que "peindre", c'est "feindre" la réalité. Ainsi la mouche pouvait ne pas avoir des proportions normales par rapport au sujet peint mais être de taille normale dans l'espace du spectateur. En voici deux exemples, avec une mouche démesurée sur un crâne dans un tableau de Matteo di Giovanni et une autre qui semble posée sur le rebord d'un tableau de Petrus Christus représentant un moine chartreux.Petrus_christus_carthusi

Mystical_crucifixion_1450_

 

Matteo di Giovanni. Cricifixion. 45.5 x 38 cm
University Art Museum, Princeton
Source : Aiwaz.net

Petrus Christus. Portrait d'un moine charteux

vers 1446. H/B. 29 x 22 cm. MET? New York


Puis petit à petit la mouche fut intégrée au sujet, comme dans ce tableau de Crivelli où la Vierge regarde l'insecte. La mouche trop grande pour l'espace de la Vierge fait donc le lien entre le réel et l'espace peint.

Mouche_crivelli

Crivelli. Vierge à l'enfant. vers 1480. Tempera sur bois, 49 x 34 cm, Victoria and Albert Museum, Londres. Source photo : WGA

L'insecte apparaît alors également dans l'espace pictural, dans les natures mortes et sur des crânes symbolisant le temps qui passe et la mort.

Mouche_vanitas

Barthel Bruyn. Vanité. Oil on wood, 61 x 51 cm
Rijksmuseum Kröller-Müller, Otterlo

Lien : Le site de Sroka

Lunettes_2 La mouche dans les arts picturaux. Jean-Marie Doby. In Annales de la société d'entomologie Française, 1999. N°35. Supplément. pp. 560-565

Musca depicta. André Chastel. Milan, Franco Maria Ricci, 1984. Éd. française, Musca depicta, Paris, F.M.R., 1994.

20 août 2009

Une mouche sur un tableau

Avant de vous présenter quelques réflexions sur la représentation de la mouche dans les tableau, je vous soumets ces deux peintures, qui comporte chacune une représentation de mouche mais bien différente, voyez-vous en quoi ? Mouche_Protrait_de_femme

Mouche_ma_tre_de_Frankfurt

Maître de Francfort. Détail du portrait de l'artiste et son épouse.
1476. H/B. Anvers Musée Ryal des Beaux Arts.

Anonyme. Portrait de femme de la famille Hofer.
Vers 1470. H/B. National Galery Londres.

19 août 2009

L'ouïe du cerf

Droite_violetAllégorie d'un sens

Le cerf est doté d'une ouïe particulièrement fine et à ce titre il est devenu un symbole de ce sens. Dans son ouvrage Iconologia (recueil d'allégories paru en 1593), Cesare Ripa reprit cette idée et conseillait de le faire figurer dans les représentations allégoriques de l'ouïe.

Voici trois exemples où l'animal apparaît symboliquement pour sa fine oreille (cliquez sur les images pour voir le tableau dans son intégralité et un commentaire en anglais sur le site WGA) :

Cerf_Brueghel

Détail. Le sens de l'ouïe, Brueghel l'Ancien, 1618, H/T, 65 x 107 cm, Museo del Prado, Madrid


Cerf_Lippi

Allégorie de la musique ou Erato, Filippino Lippi, vers 1500, Tempera/bois, 61 x 51 cm, Staatliche Museen, Berlin

Cerf_Titien

 Venus avec un organiste et Cupidon, Le Titien, 1548, H/T, 148 x 217 cm, Museo del Prado, Madrid

Lunettes_2Pour consulter les illustrations des allégories décrites par Cesare Ripa, voir cet intéressant site (en italien et anglais)

18 août 2009

Merci

... à Hespera !

Voici ce que j'ai trouvé dans un joli sac à pois vert-espoir laissé à mon attention à mon bureau :

Cadeau__concours

Un cadeau surprise pour avoir posté le 100e commentaire sur le blog d'Hespera "Tous philosophes".

Un cadeau surprise correspondant étonnamment bien à mes goûts : un marque-page avec des petits cochons (allusion au billet sur le livre de Pastoureau), une carte avec un chat (un de mes animaux préférés :.)), un magnifique livre sur les fables de La Fontaine en BD (un petit bijou ! en référence aux billets sur les fables d'Esope et ses successeurs), un livre merveilleux par son format et ses illustrations sur des textes de Kipling "Histoires comme ça", des histoires extraordinaires d'animaux, et bien sûr un livre de philo, le Manuel d'Epictète.

Un grand merci donc, pour ce magnifique cadeau ! Je suis très touchée par toutes ses attentions et l'adaptation de cette surprise à la très chanceuse blogueuse que je suis !

Très bonne continuation à
Tous_philosophes

N'hésitez pas à aller y faire un tour surtout si vous avez des souvenirs "mitigés" de cette discipline, vous retrouverez le goût de philosopher !




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17 août 2009

Un lapin entre Vénus et Mars

Droite_violetPour approfondir le thème de la représentation du lapin dans l'art, voici un autre exemple de la représentation symbolique de cet animal. Placé dans ce tableau de Pietro Cosimo auprès de Vénus et Cupidon, il est le symbole de la luxure. Mars, à l'arrière plan, exténué, se repose.

Lapin_v_nus_cisimo
Vénus, Mars et Cupidon. 1490. H/B. 72 x 182 cm. Staatliche Museen. Berlin.

Source : Web Galery of Art.

15 août 2009

Les premiers mangas du Japon

Curiosit_Voici des rouleaux peints japonais datant du XIIe siècle, et caricaturant des thèmes à la fois politiqus et religieux. Déclaré Trésor national, le plus connu est celui des "animaux batifolant".


Caricature_japon

Voir le site de l'exposition (2007) au Suntory Museum of Art.   

Voir d'autres images.

14 août 2009

Du lièvre au lapin dans les vases grecs

Droite_violetLes vases grecs antiques constituent une source de documentation importante pour comprendre la vie quotidienne dans l'Antiquité. Un article (cité ci-dessous) d'Alain Schnapp présente les différentes représentations de Leporidae (lapin ou lièvre) sur les vases à figures noires et rouges.
Il a remarqué que l'on passe de scènes de chasse aux lièvres avec des chiens souvent à des représentations de "lièvres" dans des intérieurs ou tenus en main et donc bien plus domestiqués. Les spécialistes pensent qu'apprivoiser un lièvre est fort peu probable donc il s'agirait de lapin. Le passage des scènes de chasse à des scènes d'intérieur correspond également à un vie sociale plus policée. L'organisation de la cité se reflète dans les représentations dans les oeuvres d'art : ici par le biais de la domestication de l'animal. L'homme organise la cité : on passe de l'état sauvage à la domestication.
En outre, tenu dans les bras d'un jeune homme, dans un scène de séduction amoureuse, il symboliserait l'agilité de celui-ci : on sait que pour attraper un lièvre il faut montrer de grandes qualités !

Voici trois exemples (les liens sur les sites d'origine se trouvent sous les images) :

Du_li_vre_au_lapin

Aryballe du Louvre, vers -650. Chiens poursuivant un lièvre.

Péliké à figures rouges du Louvre, vers 380. Peintre de l'Eros et du LIèvre. Eros attrape un livre.

Cratère en cloche de Boston, vers -370. Apollon offre un lapin à la déesse Thrace Bendis.

Lunettes_2Les jeux du lièvre et du lapin. Réflexion sur l'imaginaire des Grecs et des Naturalistes. Alain Schnapp. pp 26-39. Anthropozoologica. 1986. n°5. Article intégralement en ligne.

13 août 2009

Ouille... !

Curiosit_Extrait d'Etymologies Livre XII. Isidore de Séville

Castor vient de castrare (châtrer). En effet leurs testicules fournissent des remèdes ; aussi, quand ils ont senti le chasseur, se châtrent-ils  eux-mêmes et retranchent-ils leur virilité avec leurs dents. Cicéron en a dit dans le playdoyer pour Scaurus : "ils s'en tirent en donnant la partie de leur corps qui les fait surtout rechercher", et Juvénal : " il se fait lui-même eunuque, pour échapper au détriment de son testicule"...

Castor


Crédit photo :  Vicki's Nature

Lunettes_2Source : Isidorus Hispalensis. Etymologiae XII. Jacques André. Ed Les Belles Lettres. Auteurs Latins du Moyen Age. 1986. p. 104 et 106. ISBN 10 : 2-251-33612-5. ISBN 13 : 978-2-251-33612-1

Liens sur des Illustrations dans des manuscrits

12 août 2009

Les étymologies d'Isidore de Séville

Droite_violetReligieux espagnol (vers 565 - 636), Isidore de Séville a écrit une vingtaine de livres regroupés sous le titre Etymologies, dans lesquels il explique l'origine des mots employés mais son analyse est davantage fondé sur des ressemblances phonétiques qu'une vraie étude étymologique. Le livre XII est entièrement consacré aux animaux.

En voici quelques exemples (extrait du livre cité ci-dessous) :

Le Tigre (tigris) est nommé d'après la rapidité de sa fuite ; c'est en effet le nom de la flèche chez les Perses et chez les Mèdes. 

Le Léopard naît du croisement de la lionne et du pard.L_opard

L'ours (ursus) est nommé, dit-on, de ce qu'il façonne ses petits avec sa gueule (oresuo), pour orsus. On dit en effet qu'il engendre des petits informes et qu'à la naissance c'est un morceau de chair dont la mère, en le léchant, forme les parties du corps.

Le crocodile, nommé de sa couleur jaune-safran (croceus) naît dans le Nil.

Le nom de l'aigle (aquia) vient de sa vue perçante (acumen).

L'anas (canard) a reçu de sa nage incessante (Assidiutate Natandi) un nom approprié.

Les scabrones (frelons) tiennent leur nom de cabus, c'est à dire caballus (cheval), parce qu'ils sen naissent.

Un mélange de lionne et de pard...

Crédit photo : digitalART2

Lunettes_2Isidorus Hispalensis. Etymologiae XII. Jacques André. Ed Les Belles Lettres. Auteurs Latins du Moyen Age. 1986. ISBN 10 : 2-251-33612-5. ISBN 13 : 978-2-251-33612-1 (livre épuisé, à consulter en bibliothèque).

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