Ours chaminique de la culture Dorset
Les premiers explorateurs de l’Arctique
L’arctique n’est pas une terre désolée : pour les peuples chasseurs de la Préhistoire, sa richesse c’est sa faune. Mais les aléas climatiques, qui obligent les animaux à migrer, qui modifient l’aspect de la banquise, sont des menaces constantes pour les populations. Pourtant, il y a environ 5000 ans des hommes traversent le détroit de Bering et colonisent les terres arctiques. Il y a 2500 ans malgré l’hostilité des terres, des populations se sont installées : le mer leur offre en effet des ressources inépuisables. Ces peuples du froid adaptent leur mode de vie à l’environnement et deviennent experts en chasse au phoque, morse, beluga et narval. Entre -500 et 1000, la culture de Dorset (du nom du site éponyme) se développe. Harpons, patins de traineau en ivoire pour se déplacer sur la glace, couteaux en ivoire, lampes creusées dans la pierre à savon sont autant de témoignages archéologiques de la vie quotidienne de ces peuples du grand nord.
De nombreuses statuettes zoomorphes en ivoire ont été retrouvées. Certaines représentent des ours polaires comme celle-ci.
Photo : dalbera / certains droits réservés
L’attitude de cet ours n’est pas
naturel (ses pattes semblent inertes), les incisions qu’il porte sur le corps non plus. On sait que dans les pratiques chamaniques de la culture Dorset, le squelette
symbolisait le siège de l’âme : aussi cette statuette d’ours auquel on a
symboliquement gravé son squelette semble
avoir fait partie des attributs du chaman en tant que « ours-esprit
flottant ».
Le musée du Quai Branly a consacré une exposition aux peuples des Arctiques intitulée « Upside down ». 30 septembre 2008 – 11 janvier 2009.
Catalogue d'exposition. Upside Down. 256 pages au format 26 x 24 c. 39 . ISBN 978-2-915133-85-1/978-2-711854-20-2 . Coéd. Musée du Quai Branly /RMN.