Singer
=
Imiter d'une manière caricaturale, par simple jeu ou par moquerie,
en contrefaisant des gestes, des attitudes, la voix.
(Définition de l'ATILF)

Les artistes ont largement utilisé cet animal pour caricaturer les attitudes humaines. Les tableaux de Chardin, "singeries" du XVIIIe siècle, font partie des exemples les plus cités.

Voici, par exemple, le singe peintre et le singe antiquaire de Jean-Baptiste Siméon Chardin, et un autre singe peintre d'Alexandre Gabriel Descamps.

Plus étonnant, ce tableau flamand du XVIIe siècle met en scène des singes barbiers en train de raser des chats !

Crédit photographique : (C) RMN / Thierry Ollivier

Et évidemment, qui dit attitudes humaines, dit disputes dans les tavernes !

Mais ne nous y trompons pas, ces singeries ne sont pas propres à l'époque moderne : depuis que l'homme sait rire de lui, le singe le remplace dans des scènes de la vie quotidienne !

Voici un exemple avec une scène d'école caricaturale sur une lampe à becs multiples : un âne enseigne à une classe de singe (1e siècle avant J.-C.. provenance Egypte)

Crédit photographique : (C) RMN / Hervé Lewandowski

Pour plus de représentations de singes dans l'art :

- les photographies d'œuvres de la RMN comportant un singe (Réunion des Musées Nationaux)

- les tableaux de la base WGA (Web Gallery of Art) : cliquez ici, puis faites une recherche (cliquez sur Search dans les onglets), et tapez monkey dans text (la base est en anglais)

A ne pas manquer !

Le 24 octobre prochain s'ouvrira au Musée des Beaux-Arts de Nancy une exposition sur le "monstre". Depuis la Renaissance jusqu'à nos jours, la fascination des êtres monstrueux leur a fait prendre une place importante dans les arts. Leur représentation tantôt purement décorative, tantôt symbolique par des artistes célèbres (Dürer, Callot, Goya, Orlan...) et dans des œuvres d'arts "mineurs" (caricatures, arts décoratifs...) fera l'objet de la prochaine exposition du musée des Beaux-Arts de Nancy intitulée :

Beautés monstres,
curiosités, prodiges et phénomènes

Source : WGA

Agostino Carraci : 1598. Arrigo le Velu, Pietro le Fou et Amon le Nain. Huile sur Toile. Naples. Museo Nazionale di Capodimonte.

Consulter le site du musée des Beaux-Arts de Nancy

Un mangeur d'hommes

Le Martichore ou Mantichore fait partie des animaux fabuleux décrits par Ctésias (voir l'article sur l'âne sauvage) qui sont passés à la postérité.
Redoutable animal à l'apparence d'un lion d'une couleur rouge, pourvu d'une face presque humaine et d'une queue de scorpion, son nom en persan signifiait mangeur d'hommes.

Pline l'Ancien ajoutera à la description de Ctésias quelques éléments rendant l'animal encore plus sympathique : il a des yeux gris, trois rangées de dents et une couleur rouge-sang !

Source : Wikipédia

Plus d'informations dans The Medieval Bestiary (en anglais)
Quelques illustrations dans The Mediéval Bestiary

D'autres illustrations de Petrus Agricola sur Flickr.

Comme de nombreux artistes surréalistes, André Masson (1896-1987), surnommé l'Homme-plume, a largement utilisé le monde animal dans ces œuvres. Une exposition a été consacrée à son Bestiaire à Paris (été 2009) au musée de la Poste.

Le Bestiaire des surréalistes est bien différent des Bestiaires médiévaux. Les codes et symboles ont changé : le monde animal y apparaît dans un univers imaginaire et merveilleux, il est revu au travers des mythes, des nouvelles connaissances des rêves et de la psychanalyse.

Le site de l'exposition :http://www.museedelaposte.fr/Expositions/Le_Bestiaire_d_Andre_Masson/index.htm

A lire : Le Bestaire des Surréalistes, Claude Maillard-Chary. Paris : Presses de la Sorbonne Nouvelle. 1994       

Un animal fantastique difficile à définir.

Grâce à Harry Potter, tout le monde a entendu parlé des hippogriffes.

En fonction des études, l'hippogriffe est soit décrit comme un cheval ailé soit comme un griffon (mélange de lion et d'aigle). Dans les boucles mérovingiennes, cet animal apparaît sous différents aspects souvent peu lisible comme en témoignent les exemples suivants : plaques boucles avec représentations d'hippogriffes.

Dans le "Roland furieux" de l'Arioste, Roger est accompagné d'un hippogriffe (illustration sur Ut Pictura), et c'est également sur un hippogriffe qu'il délivre vaillamment Angélique.

Source : WGA

Ce manuscrit richement illustré a été réalisé vers 1200. Il est conservé à Aberdeen, et a fait l'objet d'une numérisation et d'une traduction mise en ligne par une équipe. Vous pouvez le feuilleter, faire des recherche par mots (en anglais) à l'adresse suivante : http://www.abdn.ac.uk/bestiary/bestiary.hti

Bonne lecture !

Source : The Aberdeen Bestiary. University of Aberdeen

Cet oiseau "légendaire" avait le pouvoir de retirer la maladie du corps de celui à qui il rendait visite : s'il tournait la tête vers le malade, il s'emparait de sa maladie et volait vers le soleil. En transpirant, il faisait disparaitre la maladie de son corps. En revanche, il arrivait au caladrius de se détourner du malade : celui-ci était alors condamné. Cet oiseau vivait, disait-on dans le palais d'un roi.

Quand le naturaliste Buffon, au XVIIIe siècle, s'est penché sur l'identification de cet animal, il a déduit des écrits antiques et médiévaux qu'il s'agissait d'un pluvier.

Chez le lexicographe grec Suidas (Xe siècle), cet animal apparaît sous le nom Icterios, et est évidemment capable de guérir... de la jaunisse !

De nombreuses illustrations en ont été réalisées dans les manuscrits médiévaux.

Vous les trouverez regrouper ici.

Source : Bestiaire d'Aberdeen. Folio 57r. Photo originale sur University of Aberdeen.

Récit de naturaliste / chirurgien ...

Parmi les monstres marins, l'un des plus connus est peut-être le Léviathan. Amboise Paré en a fait une description dans son traité sur les monstres (Monstres et Prodiges publié en 1585). Il décrit en effet l'"animal" sur les dires d'un homme qui avait vu un tableau fait par un artiste qui l'avait vu à Anvers.
Il avait "la teste fort furieuse, avec deux cornes et longues oreilles, et tout le reste du corps d'un poisson hors les bras qui approchoient du naturel, lequel fut pris en la Mer Illyrique, se jetant hors du rivage, taschant à prendre un petit enfant, et estant poursuivi par des mariniers qui l'avoient apperçeu, fut blessé de coups de pierres, et peu après vint mourir au bord de l'eau."

Illustration du livre d'Ambroise Paré : Le léviathan. 1585.
Source : Univ. Paris 5

Source (pour le texte) : Le bestiaire du Christ. Louis Charbonneau-Lassay. Première édition 1941. Chapitre 96 Le poisson. IX Les poissons infernaux : Léviathan, Le diable de Mer. p 701 - 703

Le Bestiaire d'Ambroise Paré entre mythe et réalité. Philippe Massé. Communication in Bulletin de la société française Histoire Médecine Sciences Vétérinaires. 2005.

D'autres illustrations du traité - Livre XV traitant des Monstres et Prodiges : http://www.bium.univ-paris5.fr/monstres/biblio/bib001709img.htm

ou comment un animal craint devint un animal en peluche!

Depuis la nuit des temps, l'ours était un redoutable animal pour l'Homme avec qui il se disputait caverne, territoire de chasse... Jusqu'au jour où, en 1902, on a cru bon, pour faire plaisir au président Théodore Roosevelt, parti à la chasse, de lui attacher un ours sur son chemin pour qu'il puisse plus facilement le tuer. Il s'agissait en fait d'un ourson : le président en eut pitié et le libéra. L'histoire fit le tour de la terre et un petit fabriquant de jouet lança en souvenir la production d'un petit ours en peluche nommé Teddy !

Crédit photo : Cornebleue.

Source : Les Animaux célèbres, Michel Pastoureau, éd. Arléa.