Une histoire commence sur le blog : à vous de la faire vivre et de la compléter par quelques phrases !
J'apporte la première brique avec ce petit dessin qui représente un personnage ou le héros de l'histoire. A vous de choisir !
Merci pour vos participations !
Deux histoires différentes sont commencées. Pour que les deux histoires soient plus facilement lisibles, j'efface les suites que vous envoyez en commentaire après les avoir copiées dans le billet principal...
Que va-t-il arriver à nos deux héros ? N'hésitez pas à ajouter votre patte à ces histoires.
Histoire n°1
C'était un chat peu ordinaire, aux rêves extraordinaires. Ce matin-là,
par exemple, il rêvait qu'il était un humain avec une souris bizarre
dans la patte (euh ! dans la main). Les yeux rivés sur le blog de
Cornebleue où il était représenté en train de dormir, il lisait un
commentaire laissé par une certaine Estelle C. Chat alors : le
commentaire parlait de lui ! Ce songe d'une matinée d'été avait de quoi
le laisser rêveur...
Estelle C
... Toutes ces fées
penchées sur le berceau de sa naissance à une nouvelle vie, sa vie de
chat-en-conte, cela l'impressionnait. Qu'allaient-elles donc faire de
lui ? Etait-il très raisonnable de laisser libre cours à leurs
imaginations, qu'il craignait débridées (un exutoire à leurs vies plus
rangées que la sienne ?). Il se demandait par exemple pourquoi il était
représenté en bleu, lui qui se savait d'un roux de feu...
Minou
Moi, je suis un chat roux. En bleu, quelle idée ??? Oui et puis après
tout le bleu n'est-il pas une couleur divine, symbole de calme et
fidélité. A bien y réfléchir, ces fées m'ont gâté. Je rêve qu'elles me
bercent, blotti sur mon coussin préféré.Je me laisse aller. Vous savez,
j'ai remarqué que mes chères fées sont apaisées lorsqu'elles me voient.
Parfois, elles me parlent comme si j'étais humain.
Cathy 54
Tenez, en voilà une qui s'approche. Elle s'installe devant son ordinateur et reprend le cours de ma vie. Je sens bien qu'en tapant sur son clavier, elle m'anime... Voilà, ça commence. Subitement, j'ai envie d'aller me promener et de découvrir le monde. Je quitte donc mon matelas douillet et m'avance vers la fenêtre. J'ai tout de même une crainte. Que vont penser les autres chats de ma fourrure bleue ?
Cornebleue
Très inquiet d'être moqué par tous les chats du voisinage, et surtout
par les chattes, je sors sans bruit du jardin, par un petit trou dans
le grillage, ménagé derrière un bosquet de groseillers ; je longe
prudemment le mur de la ruelle, les oreilles pointées, aux aguets, prêt
à m'enfuir, couvert de honte, si je suis découvert. Et voilà pas que,
au coin d'un chemin herbeux, que vois-je ? Une chatte fuchsia se
frottant amoureusement contre un chat magenta : quel mauvais goût !
Voilà des couleurs qui ne vont vraiment pas ensemble ! Cette répulsion
dominée, je réalise l'essentiel : il y a quelque chose qui cloche ! Ces
deux êtres abjects seraient-ils aussi des créations de celle qui m'a
dessiné en bleu puis donné vie ?
Minou
Alors une idée me vint : je m'enfilai illico dans l'étroit passage qui
conduisait à l'arrière de la papeterie qui trônait sur la place aux
majestueux platanes dont les troncs mêlaient joliment taches claires
d'écorces blanche et taches lumineuses découpées par le soleil.
Sautant sur le mur puis dégringolant dans l'arrière-boutique, j'avisai
les colis que j'avais observés hier lors de leur arrivée et de leur
stockage provisoire au milieu de la cour.
Avisant l'un d'entre
eux, je déchirai prestement l'enveloppe plastique et extirpai une
pochette plastifiée translucide, qui contenait un jeu de douze feutres
de couleur à pointe fine.
La saisissant dans ma gueule je repassai
avec agilité le mur en sens inverse et retournai à la maison. Sous un
coin de vieille tôle de zinc je dissimulai la pochette après en avoir
extirpé un stylo feutre de couleur vert sombre.
Le vert clair, je l'aimais bien aussi, mais ce serait pour la prochaine fois.
Et j'allai déposer ce stylo feutre tout neuf sur le carnet de croquis,
ouvert sur une page vierge. Je me postai sous la table et, content de moi, clignai des yeux, les maintins mi-clos, et attendis. Patiemment.
Minou
J'étais là, immobile, tapi dans la pénombre, depuis un bon bout de
temps, lorsque se produisit un événement plutôt inhabituel : par la
fenêtre de la véranda entrouverte de quelques centimètres - bien trop
peu pour qu'un chat pût s'introduire dans la maison (il y avait pour
cela la chatière) - venait d'entrer... une patte de chat ! Juste un
bout de patte ! Avec griffes et coussinets, mais juste un bout de patte
!
Et bleu de surcroît ! Exactement du même bleu que moi !
Paniqué, je jetai rapidement un œil sur chacune de mes quatre pattes :
1, 2, 3, 4 ! Elles étaient bien toutes là, pourtant.
Craignant de
rêver, je me mordillai chaque patte tour à tour. Pas de doute : cette
patte qui avançait avec prudence dans la pièce n'était pas la mienne.
A moins que... En aurais-je eu cinq à un moment donné, et en aurais-je
perdu une ? La patte de rechange, par exemple, celle qu'on utilise
quand, après un combat sanglant avec les vilains matous, il n'y a plus
d'espoir de recouvrer l'usage d'une patte horriblement déchiquetée ?
Et la patte bleue continuait à explorer la pièce, comme si elle était chez elle...
Minette
Mais je n'étais pas au bout de mes surprises : tout à coup, la patte
bleue fait demi-tour, se précipite vers la chatière, sort dans le
jardin d'un bond ! Je me croyais délivré de cette empêcheuse de
ronronner-en-rond quand la revoilà. Prestement elle grimpe sur la
table, se saisit du stylo feutre que j'y avais déposé et le remplace
par un autre (la voleuse !), d'un vert pisseux. Voyant le danger de
création d'un animal dont la fourrure ne serait point assortie à la
mienne, l'esthète que je suis allait réparer l'outrage quand la porte
s'ouvre en grand, me condamnant à l'inaction tant j'ai été, encore
récemment, sévèrement disputé pour être monté sur la table.
Minou
Tiraillé entre l'envie du poursuivre cette patte bleue et l'attitude obéissante imposée par la présence de ma maîtresse, je décidai de rester là, assis sur la chaise au bord de la table, persuadé qu'elle viendrait me chercher et constaterait donc la présence de la patte bleue. J'entendis des pas rassurants s'approchant dans mon dos alors que je continuai à fixer des yeux la patte qui s'était immobilisée au milieu de la table. Son sort était jeté !
Cornebleue
Du moins était-ce ce que je croyais. En effet, ma maîtresse, avisant le
feutre vert pisseux ostensiblement posé sur son carnet à dessins, le
saisit, l'examina, manifestement surprise, et le reposa, le temps
d'aller à la cuisine se servir le verre de vieux Porto qu'elle s'était
promis de siroter en rentrant chez elle après sa dure journée.
Elle
revint vers la table. Je n'en croyais pas mes yeux : elle semblait ne
pas voir la patte bleue, certes totalement immobile mais bel et bien là.
J'allais quitter ma chaise pour aller me faire câliner comme d'habitude
par ma maîtresse quand je fus pris d'un doute affreux : si ma maîtresse
ne voyait pas la patte bleue, peut-être ne me verrait-elle pas non plus
! Désespoir !
J'en étais là dans mes réflexions quand je vis ma
maîtresse s'asseoir et, après avoir noué ses cheveux pour avoir moins
chaud et ouvert deux boutons de son corsage, commencer à dessiner avec
l'horrible feutre vert. Et dessiner une tête de chatte ! Rien qu'une
tête, à un endroit de la page où il serait impossible de dessiner le
reste !
Et maintenant, c'était le comble, la patte bleue, toujours immobile, esquissait comme un sourire, sardonique...
Minette
Illustration : Gaspard, inspiration : Céleste et Mo
Histoire n°2
NataChat était épuisée… La journée avait été longue… Alors que le jour
s’étirait à peine, prêt à se lever, la belle féline était sortie
contempler les larmes de rosée versées par la terre durant la nuit.
Mille petits soleils luisaient sur les brins d’herbe qui dansaient
doucement, caressés par le vent. La chevelure verte du jardin ondulait
sous les yeux de jade de Natachat. Une fleur turquoise qui voletait
de-ci de là avait soudain attiré son attention. Natachat, hypnotisée,
l’avait suivie si loin, si loin, qu’elle s’était perdue et n’avait
retrouvé le chemin de la maison que le soir venu. Un peu effrayée, mais
heureuse.
Voilà à quoi rêvait Natachat, endormie dans l’appartement
silencieux qu’elle n’avait pas quitté depuis de très longues
années………………
Estelle C
Seul le tic-tac de la vieille horloge rompait inlassablement le pesant silence de la pièce. Les volets étaient toujours fermés et le peu de lumière qui passait à travers projetait sur le sol poussiéreux des ombres semblables à des barreaux de prison. Heureusement, NataChat savait s'évader...
Cornebleue
NataChat aimait par dessus tout cet instant avant les étoiles, la
promesse de ce rendez-vous quasi quotidien avec cette main, toujours la
même. Tous les jours avant que la nuit tombe, la Main venait se glisser
dans le mince espace sous la porte de la grange. Elle lui tendait dans
sa paume des friandises, les croquettes au saumon étaient ses
préférées. Mais NataChat se délectait encore plus lorsque, les douceurs
englouties, la Main fermait sa paume et lui offrait son dos pour
qu'elle puisse s'y caresser en ronronnant. NataChat. La Main ne restait
jamais plus qu'une minute ou deux, où partait-elle ainsi à chaque fois,
reviendrait-elle demain...?
maloya
Le rituel était toujours le même : une fois la Main partie, Natachat prenait place sur le coussin de velours rouge râpé et, oubliant sa solitude, sombrait dans un doux sommeil qui la conduisait à travers champs et vallée fleuries, peuplés de chatons heureux et de Mains distribuant croquettes et caresses sans retenue. NataChat avait oublié depuis longtemps pourquoi elle était là, enfermée dans cette pièce sombre... Elle n'y pensait plus, même si au début, cette enfermement était difficile à supporter : ses rêves à présent lui suffisaient.
Soudain, un bruit familier la tira de ses rêveries : peu de temps après l'avoir laissée, la Main était de retour. NataChat sursauta : jamais en tant d'années, la Main n'était venue deux fois dans la même soirée. Et si ce n'était pas la Main mais une autre main...
Cornebleue