And the winner is ...
Crédit Photos : Adam Foster | Codefor
Les cynocéphales
Les hommes à tête de chien font partie des monstres que l'on rencontre fréquemment dans les terres lointaines, de l'Antiquité à la période médiévale. Parmi les cynocéphales, dans le symbolisme chrétien, Saint Christophe est l'un des plus connu.
Gardien de porte, l'homme-animal apparaît à la frontière de deux mondes, terrestre et spirituel. En dehors du monde de Dieu, sa tête est celle d'un animal, qui plus est cannibale, mais dès qu'il entre dans la maison de Dieu (dès qu'il se convertit) son visage devient humain, il gagne une âme et parle !
Dans l'iconographie orientale, Saint-Christophe est davantage représenté sous sa forme semi-canine qu'en Occident.
Saint-Christophe cynocéphale. Icône orthodoxe. Musée Byzantin d'Athènes. Source : Wikipedia
On trouve également en Arménie de nombreuses représentations de Cynocéphales prêchant (aboyant !) à des païens.
Représentation de la descente de l'Esprit Saint descendant sur les Apôtres. En dessous, un cynocéphale prêchant à des païens. Evangile de Malatia. Auteur Toros Roslin. Ms. 10675. Erevan, Matenadaran. vers 1267.
Source :site sur Toros Roslin
Pour un autre exemple de cynocéphale arménien, cliquez sur ce lien.
Pour plus d'informations : article de Jean-Loïc Le Quellec : Cynocéphales et Pentecôte. En ligne sur son site : http://www.rupestre.fr/
Mais où vivent donc les Panoti (hommes aux grandes oreilles) ?
Pendant la période médiévale, des mappemondes ont été réalisées avec les connaissances de l'époque... Pour la production européenne, il s'agit donc de mappemondes sans les Amériques mais avec beaucoup de territoires que nous ne connaissons plus actuellement !
Par exemple, la mappemonde d'Ebstorf (datée d'environ 1239) montre l'Asie, l'Europe, l'Afrique et mais aussi des régions, îles, villes, montagnes et fleuves et au nord, dans le froid, des monstres, alors qu'au sud se trouvent des bêtes féroces et des serpents. En haut de la carte un visage du Christ et au centre la représentation de Jérusalem autour de laquelle tout s'organise, avec des épisodes bibliques parsemés dans la carte.
Pour le pèlerin, le voyage à l'intérieur de la mappemonde doit ouvrir à la connaissance du monde mais est également un guide sur la voie du salut.
Source : BNF
Pour une visite guidée de cette mappemonde, regardez l'animation proposée par la BNF (cliquez sur "Exploration") avec le son.
A ne pas manquer !
Actuellement et jusqu'au 8 novembre 2009, au Frieder Burda de Baden-Baden se tient une exposition sur "Der Blaue Reiter". Venez à la rencontre des couleurs éclatantes des toiles de Marc, Macke, Kandinsky, Münter, Jawlensky !
Les animaux sont omniprésents dans l'art celte. Par exemple, regardons les motifs zoomorphes utilisés pour cette cruche particulièrement travaillée à la fois dans ses formes et dans les matériaux utilisés (bronze avec des incrustations de nacre). Daté d'environ 400 avant J.-C. (La Tène ancienne), cet objet montre à la fois le savoir faire en métallurgie des celtes mais également leur sens du raffinement.
Les animaux fantastiques et réels s'adaptent aux formes de l'objet : un dragon au corps décoré de motifs stylisés forme l'anse, deux autres au terminaison des corps en volutes reposent sur la large embouchure et enfin un canard nage paisiblement sur le bec de la cruche.
Détail de l'anse de la cruche de Basse-Yutz (environ 5 cm). Bronze.
Pour avoir des détails et illustrations de cette cruche voir le site du British museum à Londres (en anglais)
Un âne multicolore avec une corne ou Ctésias au pays des merveilles
Ctésias de Cnide, médecin grec du IVe siècle avant J.-C., passa une partie de sa vie à la cour du roi de Perse, Artaxersès. IL rédigea plusieurs ouvrages sur l'Orient, seule une partie des chapitres consacrées à la Perse et à l'Inde subsistent. Ctésias n'a jamais mis les pieds en Inde... Ces récits, repris au IXe sicèle par Photius, décrivent un monde plus imaginaire que réaliste. Les monstres y pullulent : sciapodes, cynocéphales, crocotta, et âne sauvage etc. De tous les animaux cités ici, l'"âne sauvage" vous apparaîtra certainement être le plus réel. Et pourtant. En lisant la description de Ctésias, on se rend compte que le pays des merveilles n'est pas très loin ....
Il y a dans l'Inde des ânes sauvages de la grandeur des chevaux, et même de plus grands encore. Ils ont le corps blanc, la tête couleur de pourpre, les yeux bleuâtres, une corne au front longue d'une coudée. La partie inférieure de cette corne, en partant du front et en remontant jusqu'à deux palmes, est entièrement blanche ; celle du milieu est noire ; la supérieure est pourpre, d'un beau rouge, et se termine en pointe.
Extrait d'un Livre des Propriétés des animaux. 1566.
Conservé à la Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris.
Dis Ctésias, ce ne serait pas la description d'une licorne ?
Pourquoi les chapiteaux romans sont-ils couverts de monstres difformes et effrayants ?
Alors que la population lettrée est très réduite, il faut faire comprendre aux gens qu'une conduite déviante par rapport à ce que dicte l'Église ne peut que mener en Enfer. Mais l'Enfer, ce n'est qu'un mot ! Il faut le faire voir pour convaincre qu'il vaut mieux ne pas y aller.
Traditionnellement, l'Enfer est un endroit où les rochers découpés ne sont visibles qu'au travers des flammes. Mais surtout c'est un monde peuplé de monstres et de diables à l'aspect aussi effrayant que leurs actes cruels, et destinés à, pédagogiquement, inspirer la peur !
Les chapiteaux de Chauvigny en offrent une grande variété. Qui aurait pu vouloir au XIIe siècle, subir ce supplice en risquant d'aller à en enfer ?
Collégiale Saint Pierre de Chauvigny - Chapiteau du chœur.
Photo : Romanes.com
Romanes.com est un site très interessant sur l'art roman et gothique. Les illustrations des sites sont de très bonne qualité. A visiter !
Un dossier intéressant sur ce thème est mis en ligne par la Bnf ! Cliquer ici.
La symbolique du cerf dans l'ouvrage "Attributs et symboles dans l'Art profane" de Guy de Tervarent :
Certains vont penser "ce n'est pas pour moi ! je ne sais pas tenir un crayon !"... Et bien, détrompez-vous, avec un peu de méthode, on peut réussir des dessins intéressants. J'ai testé pour vous la méthode de Jean-François : à partir de formes géométriques (des cercles ici), qui correspondent à l'arrière train du cheval, au poitrail et à la tête, il suffit de repérer les espaces entre ces cercles (un demi-cercle d'espace entre les cercles du corps pour un cheval de profil) et on reproduit un canasson !
Mon expérience a porté sur le tableau de Delacroix que je suis allée voir au musée des Beaux-Arts de Nancy.
Voici le résultat (j'ai reporté les cercles sur la première version pour mieux comprendre la construction).
En 1911, le mouvement du "Cavalier bleu" (Blaue Reiter) est fondé à Munich. Deux des principaux représentants de ce mouvement artistique furent Vassily Kandinsky et Franz Marc.
Devinez pourquoi ce mouvement fut ainsi nommé par ces deux artistes.
Voici des indices !
Franz Marc, Cheval Bleu
(1911, huile sur toile, Collection Bernhard Koehler)
Wassily Kandinsky, Improvisation IX
(1910, huile sur toile, Stuttgart, Staatsgalerie).
Cavalier sur les collines