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La patte et la plume
15 novembre 2009

Le ver sacrifié sur la montagne du Calvaire

Droite_violetComment l'autruche délivra son poussin enfermé dans une cloche en verre

Dans son ouvrage intitulé Scholastica historia, Pierre Comestor (le Mangeur), un théologien du XIIe siècle et originaire de Troyes, reprend des histoires de la Bible, agrémentées de traditions anciennes.

Il raconte notamment comment le roi Salomon enferma un jour dans une cloche en verre un poussin d'autruche qu'il avait trouvé. L'autruche vint, le vit mais elle ne pouvait le délivrer. Elle partit donc dans le désert et en ramena un ver qu'elle tua sur le verre de la cloche...
La suite en image ci dessous !

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(C) RMN / René-Gabriel Ojéda


Notez que le ver ici est un petit animal avec des pattes. Dans les bestiaires médiévaux généralement, tous les petits animaux faisaient partie des vers, ils étaient tous réunis dans le même "chapitre".

Le ver, par la mort duquel l'autruche obtient la libération de son poussin, a été considéré comme l'image du Christ, qui par son sacrifice libère le genre humain captif du péché.

Lunettes_2Source : Le bestiaire du Christ. Louis Charbonneau-Lassay. Première édition 1941. Chapitre 115 : Le ver. II le ver libérateur, emblème du Christ. p 839

Autres illustrations : manuscrit de Lyon, manuscrit de Marseille

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Commentaires
B
Je relève que Ceintoma ne répond pas à la question de Cornebleue "Est-ce plus clair ?". <br /> C'est probablement parce qu'il est estomaqué (comme moi) par la clarté de la réponse (cela relève de l'évidence, ainsi exprimé) et dégoûté (de lui-même) de ne pas avoir compris cela d'emblée ; alors, il se terre, tout honteux, le ver !
C
Les bestiaire sont des ouvrages remplis de symboles ! Ici ce n'est pas le ver qui permet de casser le verre mais le sang du ver qui brise le récipient, comme le sang versé du Christ a libéré les hommes de leurs péchés. Est-ce plus clair ?
C
Ce "ver" aurait servi à l'autruche de protection pour ne pas s'abîmer le bec en brisant le verre ? J'avoue avoir du mal à me représenter la scène : un coup de bec sur la tête du ver peut écrabouiller celle-ci mais le choc sur le verre est alors diffus et insuffisant pour le briser. A moins que la peau dudit ver soit extrêmement dure, transmettant les impacts violents, mais sans se déchirer. <br /> Cela pose la question de la notion de réalisme à l'époque (XIIe) : ces histoires de bestiaires semblent en effet fourmiller de détails voulant donner l'impression qu'on est au plus près du réel et, par ailleurs, n'hésitent nullement devant de pures inventions et des invraisemblances totales. <br /> Les lecteurs (uniquement lettrés, je suppose) n'avaient-ils donc aucun sens critique ? Ou appréciaient-ils comme un jeu ces curieux mélanges d'observations et d'imaginations débridées ?
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