L'enlèvement de Ganymède
Zeus se transforme souvent pour séduire ses conquêtes. C'est sous l'apparence d'un aigle, toujours royal, qu'il est venu séduire et enlever Ganymède, un jeune berger fils de Tros, roi légendaire de Troie, pour qu'il devienne l'échanson des Dieux.
Il est intéressant de voir comment les peintres ont interprété ce mythe. On s'attend à trouver une représentation plutôt avantageuse de Ganymède : on voit par exemple chez Pierre-Paul Rubens comme chez Berthel Thorvaldsen, un jeune homme "digne" d'être enlevé par un Dieu.
Deux illustrations de Zeus et Ganymède
Pierre-Paul Rubens Berthel Thorvaldsen
1611. Palais Scwharzenberg. Vienne. 1817. Musée Thorvaldsen. Copenhague.
Au contraire, Ganymède vu par Rembrandt nous emporte dans un monde bien différent. On se demande même comment Zeus, le Dieu des Dieux, a pu s'éprendre d'un amour fou pour un bambin dodu, criard comme celui-ci.
Enlèvement de Ganymède. 1635. Rembrandt. Gemäldegalerie Dresde.
Le réalisme de cette peinture contraste avec la recherche de beauté, parfois artificielle, des peintures purement mythologiques. Mais, tout humain que nous sommes, nous comprenons bien qu'un enfant enlevé par un aigle ait un visage grimaçant et se laisse aller à "faire pipi de peur" lors de son enlèvement, non ?
Que penser alors de la version suivante, où l'aigle olympien enlève une marionnette, Buratino (l'équivalent russe de Pinocchio) ?
Igor Marakevich. (exposition "In Situ" - Kunsthistorisches Museum de Vienne,19 mai-2 Août 2009)
Cette œuvre d'Igor Makarevich parodie celle de Rembrandt avec le motif de la marionnette (récurrent dans l'oeuvre de l'artiste exposé au musée de Vienne). L'artiste n'emprunte pas seulement l'œuvre de Rembrandt : il l'occupe à sa manière...
Étonnant, non ?
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