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La patte et la plume
31 juillet 2009

Ours chaud, ours froid ?

Curiosit_           Les bons mots des naturalistes... Ours_art_d_co

L'œuvre de Hildegarde de Bingen, abbesse de la région de Mayence du XIIe siècle, comprend, outre ses visions, un livre intitulé Physica qui consacre un chapitre à l'ours. En voici sa description :

L'ours a presque la même chaleur que l'homme, de sorte que parfois il est froid. Et lorsqu'il est chaud il a une voix haute et il est doux. Mais lorsqu'il est froid, il a une voix basse et il est colérique ; parce qu'il a des mœurs caressantes dans le désir, il n'est pas facilement en colère ; ceux qui par contre s'abstiennent de plaisir sont colériques.

Lunettes_2Source : Un ours bien léché: le thème de l'ours chez Hildegarde de Bingen. Elisabeth Klein. Anthropozoologica 1994, no19, pp. 45-54. ISSN 0761-3032

Photo : tarchamps / Certains droits réservés

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30 juillet 2009

L'hydre : entre mythologie et réalité

Droite_violetL'hydre existe. C'est un invertébré vivant en eau douce. Sur un pied cylindrique, qui lui permet de se fixer, se trouve une bouche entourée de 8 à 10 tentacules.  Comparée à celle que combat Hercule dans l'un de ses douze travaux, celle-ci est très petite (2,5 cm maximum) mais elle a des capacités régénératrices extraordinaires : coupez-la en morceaux, il en renaîtra autant d'êtres entiers.

Hydre

Photo : Hydre (animal) Wikipédia         -       Hercule et l'Hydre de Lerne. Vase étrusque.
Peintre de l'aigle.
525 av. JC. Getty Museum. Los Angeles.

Le monstre de Lerne combattu par Hercule, lui aussi avait cette capacité étonnante à se régénérer : à chaque tête coupée, une nouvelle repoussait. Seul le feu mit fin à ce combat en empêchant la repousse des têtes monstrueuses.

Plusieurs interprétations ont été proposées pour expliquer ce mythe, l'une d'elles relate qu'on ne parvenait pas à assainir une zone marécageuse infestée  de serpents. Les tuer ne servait à rien, ils étaient toujours aussi nombreux. Seul le feu mis aux marais permit de se débarrasser du fléau.

29 juillet 2009

Qui possède un cochon ne sera jamais pauvre

Curiosit_"Les tirelires ont été inventées avec une fente dans le dos
pour ne pas qu'on les confonde avec les cochons,
qui leur ressemblent vraiment beaucoup"
.

Lunettes_2Extrait de Inventions complètement inventées

(à lire à tout âge pour passer un bon moment !)


   Pourquoi les tirelires ont-elles souvent la forme d'un cochon, alors que cet animal concentre une quantité de symboles négatifs (gloutonnerie, saleté...) depuis l'antiquité ? Dès le XVIIIe siècle apparaissent en Angleterre, des tirelires en forme de cochon, forme qui encore actuellement est utilisée.  A l'époque dans le monde rural, on avait coutume de dire "Qui possède un cochon ne sera jamais pauvre"! Et pour preuve... Vauban avait publié un traité intitulé "Cochonnerie" en 1707 où il démontrait que le cochon, ou plutôt la truie, étant donné sa fertilité pouvait participer à l'enrichissement de son propriétaire : en effet il avait calculé qu'une truie au bout de 10 générations pouvait avoir 6 343 338 descendants... On ne s'étonnera pas alors que le cochon soit associé à la fertilité et symboliquement à la richesse.

Truie_heureuse

Le bonheur d'être mère et mère et encore mère ...

Photo : woodleywonderworks / certains droits réservés

Lunettes_2Lien : Un entretien avec Michel  Pastoureau : Le cochon est toujours coupable

Cet entretien a été réalisé à l'occasion de la publication de l'ouvrage "Le cochon : histoire d'un cousin mal aimé" de Michel Pastoureau. Ed. Découvertes Gallimard. Juin 2009. 13,90 euors. ISBN : 978-2-07-036038-3

28 juillet 2009

Photo : Mypouss / certains droits réserv

27 juillet 2009

Sacrifié pour sauver les hommes

Droite_violet"Et le bouc devra porter ainsi tous leurs péchés dans une zone inhabitée"

(Leviticus XVI, 22).

Le bandeau rouge, placé par le grand prêtre, sur la tête du bouc symbolisait les péchés du peuple hébreux.

Hunt_The_Scapegoat

Le bouc émissaire. William Hunt. 1854. Photo : Wikipédia

En effet, le jour de Yom Kippour avait lieu le rite expiatoire annuel. Deux boucs étaient choisis : l'un était sacrifié à Dieu, l'autre était envoyé (étymologiquement caper emissarius = le bouc envoyé) dans le désert pour y périr avec les fautes des hommes. En cas de réussite, le bandeau devenait blanc.

William Hunt (1827 - 1910), peintre britannique, grand représentant du mouvement des préraphaélites, illustra ce thème après un voyage en Palestine où il étudia le Talmud. Le caractère dramatique de la destinée de l'animal aux sabots pris dans un mer de sel est accentué par le paysage désolé où seules apparaissent des carcasses...

Détails du tableau au musée de Liverpool (en anglais).

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26 juillet 2009

Âne dormant

Clin_d_oeil

Merci à Estelle C.
Grâce aux commentaires du dernier billet, j'ai découvert ce poème de Prévert. Il commence ainsi :

Ane_r_vant

C'est un âne qui dort
Enfants, regardez-le dormir
Ne le réveillez pas
Ne lui faites pas de blagues
Quand il ne dort pas, il est très souvent malheureux...

Pour la suite, c'est par ici ! Bonne balade dans l'Allée des mots.

Photo : Oncle Jim / certains droits réservés.

25 juillet 2009

Bonnet d'âne

Droite_violetPourquoi l'âne depuis l'Antiquité symbolise-t-il la bêtise ?

L'âne souffre d'une mauvaise image depuis l'Antiquité, dans la tradition gréco-romaine. Comparé au cheval, il incarne la bas peuple, la bête de travail, l'obstination, le porteur de lourde charge et en plus, il est commun... alors que le cheval, monture noble est réservé au chef. Être âne est une punition : selon Platon, ceux qui se conduisent mal verront leur âme réincarnée en âne ! Midas est affublé d'oreilles d'âne pour s'être moqué de la musique d'Apollon. Or l'âne n'a pas l'oreille musicale : la fable de Phèdre "l'âne_et_la_lyre" nous l'a bien dit. L'âne est aussi réputé pour sa sexualité bestiale : il est entré en compétition avec Priape... mais a perdu. Il s'oppose dans ce cas à l'oiseau, symbole de sentimentalité.

En revanche, la tradition orientale lui fait une place tout différente : l'âne est apprécié en Palestine. Dans la Bible, il est souvent la monture du Christ (fuite en Egypte, entrée à Jérusalem) et est alors considéré comme psychopompe (guide d'âme).

La tradition gréco-romaine semble mépriser les animaux "serviteurs" et serviles comme l'âne, peut-être parce que ce dernier a commis au yeux de l'humanité une grave erreur. Les hommes avaient en effet posé un présent de Zeus, la jeunesse, sur le dos d'un âne mais il s'arrêta pour boire à une source gardée par un serpent. Le reptile demanda en échange de l'autorisation de boire, le présent que l'âne portait sur son dos... Ainsi les hommes perdirent à jamais la jeunesse éternelle alors que le serpent change de peau régulièrement.

Ane

Photo : boklm / certains droits réservés

Lunettes_2La symbolique de l'âne dans l'Antiquité, Anthropozoologica 2001, no33-34, pp. 23-28, ISSN 0761-3032

24 juillet 2009

Ours chaminique de la culture Dorset

Droite_violetLes premiers explorateurs de l’Arctique

L’arctique n’est pas une terre désolée : pour les peuples chasseurs de la Préhistoire, sa richesse c’est sa faune. Mais les aléas climatiques, qui obligent les animaux à migrer, qui modifient l’aspect de la banquise, sont des menaces constantes pour les populations. Pourtant, il y a environ 5000 ans des hommes traversent le détroit de Bering et colonisent les terres arctiques. Il y a 2500 ans malgré l’hostilité des terres, des populations se sont installées : le mer leur offre en effet des ressources inépuisables. Ces peuples du froid adaptent leur mode de vie à l’environnement et deviennent experts en chasse au phoque, morse, beluga et narval. Entre -500 et 1000, la culture de Dorset (du nom du site éponyme) se développe. Harpons, patins de traineau en ivoire pour se déplacer sur la glace, couteaux en ivoire, lampes creusées dans la pierre à savon sont autant de témoignages archéologiques de la vie quotidienne de ces peuples du grand nord.

De nombreuses statuettes zoomorphes en ivoire ont été retrouvées. Certaines représentent des ours polaires comme celle-ci.

Ours_chamanique

Photo : dalbera / certains droits réservés

L’attitude de cet ours n’est pas naturel (ses pattes semblent inertes), les incisions qu’il porte sur le corps non plus. On sait que dans les pratiques chamaniques de la culture Dorset, le squelette symbolisait le siège de l’âme : aussi cette statuette d’ours auquel on a symboliquement gravé son squelette semble avoir fait partie des attributs du chaman en tant que « ours-esprit flottant ». 

Le musée du Quai Branly a consacré une exposition aux peuples des Arctiques intitulée « Upside down ». 30 septembre 2008 – 11 janvier 2009.

Lunettes_2Catalogue d'exposition. Upside Down. 256 pages au format 26 x 24 c. 39 . ISBN 978-2-915133-85-1/978-2-711854-20-2 . Coéd. Musée du Quai Branly /RMN.

23 juillet 2009

Chat baudelairien

D_tenteJuste pour le plaisir !


Chat_Baudelaire

...

Non, il n'est pas d'archet qui morde
    Sur mon coeur, parfait instrument,
    Et fasse plus royalement
    Chanter sa plus vibrante corde,

 

Que ta voix, chat mystérieux,
    Chat séraphique, chat étrange,
    En qui tout est, comme en un ange,
    Aussi subtil qu'harmonieux!

Extrait de "Le Chat", Baudelaire, Les fleurs du Mal.

Photo : doozle / certains droits réservés

23 juillet 2009

Lupa Larentia

Curiosit_Lupa Larentia, ainsi était surnommée la jeune bergère qui sauva, d'après la légende, Rémus et Romulus, abandonnés et recueillis par une louve. Hors dans l'Antiquité le terme latin Lupa désignait à la fois la Louve et la Courtisane (d'où le terme de Lupanar par la maison des courtisanes, prostituées). On tend à penser à present que la Lupa à quatre pattes n'a jamais existé et que seule la jeune femme surnommée Lupa par les bergers des collines voisines est à l'origine du sauvetage des fondateurs de Rome.

Louve_Miis_Tic

Photo : Daquella manera / certains droits réservés

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